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Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et nutrition

Lorsque vous souffrez d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, il est naturel d’être à la recherche d’informations. Au-delà des traitements prescrits par le gastro-entérologue, vous vous interrogez probablement sur ce que vous pouvez faire de plus.
Existe-t-il des recommandations particulières sur l’alimentation ? En effet, l’alimentation a un rôle primordial sur votre santé générale. Qu’en est-il avec une MICI ? De nombreux messages circulent : « manger au moins 5 fruits et légumes par jour », « manger bouger »… Comment s’y retrouver ? L’alimentation peut-elle être responsable de la maladie ? L’alimentation peut-elle vous aider à mieux vivre avec votre MICI ?
La mode est aux régimes dits « d’exclusion » : on enlève un type d’aliment bien spécifique. Ces régimes peuvent-ils avoir une influence sur la maladie ? Aussi nous entendons beaucoup parler du microbiote (la flore intestinale). A quoi cela correspond-il ? Quel est son rôle ? Est-il utile d’essayer de le faire varier ?
Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre sur notre site. Le plus important étant le bon sens et la bonne communication entre vous et vos professionnels de santé, notamment le médecin et le pharmacien.
 

Ce site a pour but de vous accompagner dans votre quotidien en vous apportant une information utile et fiable.
Elle a été rédigée en collaboration avec l’association de patients Association François-Aupetit (Afa Crohn RCH France) qui est l’association nationale de malades et de proches qui propose de l’information, du soutien et des services pour améliorer le quotidien.

Se nourrir est indispensable à la vie mais la nourriture remplit bien d’autres rôles dans notre société.

ALIMENTATION INDISPENSABLE À LA VIE1,2

Les aliments fournissent l’énergie (les calories) nécessaires au fonctionnement de votre organisme. Ils doivent être en quantité adaptée à vos besoins et variés.

Trois grandes familles de nutriments composent les aliments :

Les protéines servent à constituer les muscles

Les glucides ou sucres amènent de l’énergie

Les lipides ou graisses amènent de l’énergie

D’autres nutriments sont essentiels et constituent une alimentation variée: vitamines, sels minéraux, oligo-éléments…

 

L’ALIMENTATION SOURCE DE PLAISIR !3,5

  • La recherche du plaisir rentre pleinement dans le construction de nos choix alimentaires. Ce plaisir alimentaire est un critère de choix important pour notre alimentation et un élément puissant de régulation de notre comportement alimentaire. Il faut prendre en considération ces notions que l’on soit malade ou non.

Qu’est-ce que la nourriture ?
Ce n’est pas seulement une collection de produits, justiciables d’études statistiques ou diététiques. C’est aussi et en même temps un système de communication, un corps d’images, un protocole d’usage, de situations et de conduites.28

 

Les excès sont néfastes pour l’organisme

Par exemple l’excès de sel favorise l’hypertension artérielle et augmente le risque de maladie cardiovasculaire.1

Les aliments transformés ont un impact néfaste sur la santé.

De moins bonne qualité nutritionnelle, ils ont un effet sur la prise de poids et l’obésité.6

Les additifs seraient possiblement impliqués dans les MICI

Ils auraient un impact négatif sur le microbiote.7

L’alimentation est un élément que l’on peut, plus ou moins facilement, modifier.
Il est donc intéressant de l’adapter lorsque cela est nécessaire.
Cependant de nombreuses études sur l’alimentation n’ont pas démontré une influence significative sur le cours de la maladie.
Il n’est donc pas nécessaire d’imposer un régime particulier : l’alimentation doit rester diversifiée et équilibrée.8,9

Une alimentation à adapter en phase de poussée.8,9

  • Lors de fortes poussées, un régime pour épargner votre intestin (apports restreints en fruits et légumes) peut vous être prescrit temporairement. Il est important de bien suivre les conseils qui vous sont adressés pour adapter votre alimentation à vos symptômes et vos besoins énergétiques.

Les aliments transformés ont un impact néfaste sur la santé9

  • Les produits transformés représentent entre 25 % et 50 % de notre alimentation totale, jusqu’à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Pourtant ils contiennent souvent des quantités plus élevées de lipides saturés, sucres et sels ajoutés, ainsi qu’une plus faible densité en fibres et vitamines. De moins bonne qualité nutritionnelle, ils ont un effet sur la prise de poids et l’obésité.

En phase de poussée :8,10,11,12

  • Manger suffisamment pour garantir les apports énergétiques.
    L’apport en protéines doit être augmenté à 1,2 - 1,5 g/kg/j au lieu de 1 g/kg/j.

  • Combattre les symptômes digestifs comme la diarrhée. Si nécessaire un régime « sans résidus » peut-être conseillé.

La tableau ci-dessous vous précise les aliments à privilégier selon la phase de votre maladie.

A la fin des épisodes de diarrhées, les aliments pourront êtres réintroduits en fonction des symptômes.

En phase de rémission : Aucun aliment n’est interdit. Votre alimentation doit être diversifiée et équilibrée.11,12

Des régimes d’exclusion déconseillés.11,13

  • Plusieurs régimes dits d'exclusion sont actuellement cités dans les médias. Ceux-ci consistent à exclure un aliment ou un groupe d’aliments de son alimentation.

  • Aucune preuve scientifique n’existe aujourd’hui pour démontrer une quelconque efficacité de ces régimes dans le traitement des MICI. Cependant, de récentes études ont montrées des résultats encourageants nécessitant d’être approfondis.

  • Si vous souhaitez toutefois essayer l’un des régimes, parlez-en à un professionnel de santé. Il est indispensable de surveiller une éventuelle carence ou dénutrition.

 

Une dénutrition peut survenir en cas de poussée sévère.14En cas de perte de poids, parlez-en à votre médecin.

 

Quelle place pour les compléments alimentaires ?11,15

Accessibles en libre-service en pharmacie et parapharmacie, les compléments alimentaires sont souvent d’origine « naturelle ». Cela ne signifie pas qu’ils sont sans danger. Par ailleurs, les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments et n’ont donc pas démontré d’utilité thérapeutique par des études robustes. Cependant, une supplémentation en fer est, par exemple, recommandée si une anémie (carence en fer) est diagnostiquée. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel de santé.

Si vous constatez qu’un aliment est à l’origine d’une poussée, parlez-en à votre médecin. Avant de l’exclure de votre alimentation, votre médecin vous demandera probablement de vérifier une nouvelle fois que celui-ci est bien à l’origine d’une poussée dans les 24 heures qui suivent son absorption.14

QUELS ALIMENTS PRIVILÉGIER ?

Tableau de réintroduction des aliments.12

Alimentation restreinte
Période de symptômes digestifs intenses
Fruits
• gelée de fruits cuits, mixés et épluchés : pomme, poire, banane, coing
Légumes
• bouillons cuits, mixés et épluchés
• courgette sans peau ni pépins
• haricots verts extras fins
• potiron, carotte
• coulis et sauce à base de tomates sans peau ni pépins
• herbes aromatiques fraîches dans un sachet à thé
Produits laitiers
• lait sans ou pauvre en lactose
• fromages à pâte dure
• crème dessert
Féculents
• pâtes, riz, semoule et
• produits céréaliers raffinés
• farine blanche et maïzéna
• biscotte, pain de mie blanc et grillé
• pain de la veille
• pomme de terre, patate douce
Viande, poisson, oeufs
• viande maigre
• poisson maigre
• oeufs cuits durs
• jambon blanc dégraissé
Matières grasses
• crues : beurre, margarine, huile
Produits sucrés
• sucre, miel, sirop
• biscuits secs, madeleine, cake
• caramel, vanille liquide, extrait de café, sucre vanillé, pâte à tartiner, cacao, chocolat au lait et noir
Boissons
• eau du robinet, plate
• jus végétaux
• jus de fruits et légumes centrifugés
• tisanes et infusions
Alimentation élargie
Période d’amélioration des symptômes digestifs
Fruits
• confiture de fruits
• cuits et épluchés : idem poussée + pêche, abricot
• compotes de tous les fruits
• fruits au sirop
• banane crue écrasée
Légumes
• cuits et épluchés : idem poussée + pointes d’asperges, aubergine, tomate sans peau ni pépins, betterave, fond d’artichaut, endive, blanc de poireau
• velouté et purée de tous les légumes
• herbes aromatiques lyophilisées ou fraîches dans un filtre à thé
• épices douces
Produits laitiers
• yaourt, fromage blanc, petits suisses natures ou aromatisés ou aux fruits mixés
• fromage frais
• fromage fondu
Féculents
• pain de mie blanc
• pain blanc
• céréales du petit déjeuner non complètes
• pâtes à tarte (brisée, sablée, feuilletée)
• feuilles de brick et pâte phyllo
Viande, poisson, oeufs
• viande rôtie, grillée, mijotée ou sautée avec un peu de matière grasse
• tous les poissons et crustacés
Matières grasses
• fondues
• crème fraîche
Produits sucrés
• chocolats aromatisés
• cakes aux fruits confits, crêpes, gaufres, biscuits et gâteaux maison
Boissons
• jus de fruits maison et de commerce sans pulpe
• nectars de fruits
• thé et café
Alimentation diversifiée
Période de symptômes digestifs réduits voire absents
Fruits
• crus et épluchés: pomme, poire, banane, abricot, pêche
• tous les fruits cuits en morceaux
• Selon la tolérance : tous les fruits crus enlever la peau et les pépins la première fois
Légumes
• coeur de laitue et avocat
• herbes aromatiques fraîches
• épices, poivre et moutarde
• Selon la tolérance : tous les légumes crus enlever la peau et les pépins la première fois
Produits laitiers
• tous types de fromage
• yaourt, fromage blanc avec des fruits en morceaux
• Selon la tolérance : lait
Féculents
Selon la tolérance :
• légumineuses
• pain complet
• pain aux céréales
• muesli
Viande, poisson, oeufs
• charcuterie
• viandes et poissons fumés ou séchés
Matières grasses
• fritures
• sauces
Produits sucrés
• tout le reste
Boissons
• tout le reste

Consulter un diététicien peut vous aider à réguler votre transit en fonction de vos symptômes, en poussées comme en rémission.8,9

Le microbiote aurait un rôle dans de nombreuses maladies, en particulier les maladies auto-immunes et inflammatoires.16 Quel est son rôle ? Est-il la cause des rhumatismes inflammatoires chroniques ?

LE MICROBIOTE, IMPLIQUÉ DANS LES MICI19, 20

  • Même s’il est établi que des perturbations du microbiote participent au déclenchement de MICI, tout n’est pas élucidé et il n’est pas le seul responsable.

  • En effet, les MICI ont des causes multifactorelles : L’environnement, une susceptibilité génétique et un déséquilibre du microbiote, appelé dysbiose.
    Une diminution de certaines bactéries aux propriétés anti-inflammatoires ou une augmentation d’autres types au rôle pro-inflammatoire est alors observée.

  • Aussi, les lésions de la maladie se retrouvent dans les endroits du tube digestif où les bactéries sont les plus nombreuses.

L’homme n’héberge pas un mais plusieurs microbiotes :

Au niveau de la peau, de la bouche, des organes génitaux et de l’intestin. En effet, on ne trouve pas les mêmes micro-organismes dans toutes les zones du corps et leur prolifération dépend totalement de leur lieu d’hébergement.21

Peut-on agir sur le microbiote ?

Agir sur le microbiote, en le modifiant ou en le renforçant, permet-il d’atténuer certains symptômes ?

En prenant des probiotiques22, 24

  • Selon l’OMS, les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactérie, virus ou levure) qui, ingérés en quantité suffisante, peuvent améliorer l’équilibre de la flore intestinale. Cependant le rôle clinique des probiotiques est encore mal défini. Seuls certains d’entre eux ont montré un intérêt dans les RCH légères. Leurs effets pouvant varier en fonction de l’âge, de l’état de santé et de la dose employée. Avant toute prise, demandez conseil à un professionnel de santé !

En prenant des prébiotiques20, 25

  • Les prébiotiques sont des composés alimentaires (comme des fibres solubles) non digérés dans l’intestin grêle qui augmentent les populations de micro-organismes supposés bénéfiques et vont ainsi modifier le microbiote. Avant toute prise, demandez conseil à un professionnel de santé !

Est-il utile de faire une analyse de microbiote ?27

Les tests d’analyse du microbiote intestinal proposés aujourd’hui n’ont aucun intérêt clinique. Ils peuvent en aucun cas aider un traitement. Ces tests ne sont donc pas recommandés.

La composition du microbiote s’adapte à l’alimentation.

En effet, son poids ne dépend pas du poids de la personne mais du type d’alimentation25. Un régime riche en protéines végétales favorisera la prolifération des bactéries bénéfiques alors d’un régime riche en sucres, en graisses, en sel et en protéines animales stimulera la production de bactéries délétères au détriment des bactéries bénéfiques et réduira le diversité du microbiote.26

Le rôle clé de l'alimentation dans les MICI

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Pr Laurent Peyrin-Biroulet, Gastro-entérologue et hépatologue - Nancy

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